Maurad Manset, chanson française

Maurad Mancer habite Marseille depuis longtemps, et se replie souvent dans sa maison de Chambon-le-Château en Lozère où il a créé le festival « Chansons en liberté ». Sa liberté, il la chante avec ses mots et ses maux.

Auteur-compositeur, Maurad le généreux, l’humaniste, l’homme révolté, nous fait sourire avec son slogan et la musique endiablée de Faudrait tous qu’on soit égaux, surtout moi.

Son écriture fine et rare parle aussi de la vie, de l’amour triste. « Son amoureux, il a mourru / au coin de la rue / il est tout bleu. » (Son amoureux) ou bien encore de « Blanche s’ennuie sans nuits blanches / Blanche sans lui , flanche » (Blanche s’ennuie).» Puis il y a Le petit Jojo, le naïf.« Il n’avait pas compris / que l’amour au fond / est une histoire de con. »

Maurad chante Marinette qui, comme la Jeanne de Brassens, accueille dans son bar tous ceux qui viennent de loin. Chez Marinette « on y parle du retour/ quand on sera riche/…on se parlait d’amour et du retour/ quand on serait riche. » (Le bar de la rince)

Il dit aussi le temps qui passe, et sa plume se fait Brel, avec Nuit de chine et Les vieux. Les vieux, « ils rêvent qu’une tendre main les sorte du règne végétal / en leur offrant douceur finale. »

Dans un texte fort, il dit l’exil forcé d’Algérie. « Si aujourd’hui je vis en France / loin de la terre que pleure ma mère / c’est qu’elle m’a volé mon enfance / cette putain de guerre. »

Les maux de Maurad se font aussi très pudiques pour parler de sa fille qui a choisi la mort : « Je t’apporte des fleurs blanches / piquées dans les champs d’à côté / presque tous les dimanches / quand j’arrive à me lever. » et le titre de ce magnifique album, Bon voyage.